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Les 4 nobles vérités

Préambule :
cet article s’adresse à tous ceux qui – sans a priori – sont tentés de s’engager  dans un cycle d’enseignement et de pratique du bouddhisme.

Les quatre Nobles Vérités* constituent l’enseignement fondamental du bouddhisme et, par conséquent, celui de toutes les Ecoles nées depuis le Bouddha historique, Shakyamuni.
Le Bouddha a enseigné pendant 45 ans à partir de sa 35ème année, l’âge de son Eveil. Son histoire jusque-là est retracée dans l’onglet « La vie du bouddha » du présent site.

Quelles sont ces quatre Vérités ?

La Vérité de la souffrance.

La Vérité de l’origine de la souffrance.

La Vérité de la cessation de la souffrance et de l’origine de la souffrance

La Vérité du Chemin menant à la cessation de la souffrance et de l’origine de la souffrance.

D’emblée, une explication à propos du mot Souffrance qui se veut traduire le mot Sanskrit « duhkha » (dukkha en Pali, seconde langue principale pour le bouddhisme). En fait celui-ci peut, aussi, être traduit par Insatisfaction mais fait également référence à la douleur, la détresse, l’agitation, le mal-être, la souffrance, l’angoisse. A conserver en mémoire. Le Bouddha affirma qu’il faut connaître la souffrance, renoncer à ses causes,  en comprendre la cessation et, enfin, considérer la Voie comme la vérité de la résolution de la souffrance. Bien sûr la vie n’est pas que souffrance. Les bouddhistes ne sont pas obnubilés par elle, au contraire, puisqu’ils s’occupent à atteindre un bonheur et une liberté durables.

Examinons, succinctement, chacune de ces Vérités.


1ÉRE VÉRITÉ / La Vérité de la SOUFFRANCE (de l’insatisfaction) :

Au départ il y a la naissance qui est extrêmement douloureuse, puis viennent s’y ajouter la douleur de la maladie, celle de la vieillesse et enfin celle de la mort. Une fois venu au monde, trois autres souffrances fondamentales pèsent de tout leur poids sur nous.

La souffrance omniprésente : elle se rapporte à cet état d’insatisfaction qui imprègne notre existence non-éveillée et elle est sous l’influence de la confusion fondamentale et du karma.

La souffrance du changement : ce n’est pas le changement qui est souffrance, mais notre attachement aux choses plaisantes et notre désir qu’elles perdurent qui se transforme en souffrance quand nous les perdons ou sommes menacés de les perdre.

La souffrance de la souffrance : Il s’agit de souffrances qui s’accumulent. Pour les êtres humains on en distingue huit types : ainsi, la naissance est souffrance, la vieillesse est souffrance, la maladie est souffrance, la mort est souffrance, la séparation d’avec ce qu’on aime est souffrance, la rencontre avec ce qu’on n’aime pas est souffrance, ne pas obtenir ce qu’on désire est souffrance et la difficulté de protéger ce qu’on possède est souffrance.


2 ème Vérité / la Vérité de l’ORIGINE de la souffrance :

Une fois que nous reconnaissons ces souffrances, nous pouvons chercher à comprendre leurs origines, spécialement à l’occasion des moments dédiés à la méditation :

Le karma, la loi de causes à effets. Ce sont nos actes qui créent des causes, causes qui rencontreront des conditions spécifiques pour produire l’effet lié à la cause. Cet effet se transformant à son tour en causes et conditions qui produiront d’autres effets. Comme nous pouvons donc le constater la nature de nos actes, de nos actions avec le corps, la parole et l’esprit produiront certains effets. Les actions vertueuses produisent du bonheur, du plaisir ; les actions non vertueuses de la souffrance, de la douleur et les actions neutres ne produisent pas d’effets.

Les émotions. Elles ne doivent pas être perçues comme étant seulement ce que l’on éprouve au quotidien, mais comme étant fondatrices de notre perception du monde, « elles constituent notre logiciel de base ». Nous pouvons distinguer six types d’émotions : le désir-attachement (aux personnes, aux biens, aux événements), la colère-aversion, l’ignorance (nous ne reconnaissons la véritable nature de l’esprit), l’orgueil, le doute (ne pas avoir la foi, douter de la loi du karma) et les vues fausses (par exemple, croire en l’existence d’un soi, à un dieu créateur). Émotions et karma se produisent du fait de ne pas reconnaître la véritable nature de l’esprit mais de croire en un soi véritable.


3 ème Vérité / La Vérité de la cessation de la souffrance et de l’origine de la souffrance :

Le Bouddha est l’être qui a déjà fait l’expérience de la cessation de la souffrance quand il a atteint l’Eveil. Etant Eveillé, on accède à une immense connaissance. On se libère de la souffrance et de l’origine de la souffrance. En suivant le Chemin présenté par le Bouddha dans son Enseignement (le Dharma),  il est donc possible de faire cesser la souffrance et les causes de la souffrance.
C’est la bonne nouvelle !
Les trois premières Vérités constituent La Doctrine.


4 ème Vérité / La Vérité du CHEMIN qui mène à la cessation de la souffrance et de l’origine de la souffrance :

Le chemin est conçu pour éliminer les obstacles et développer des qualités et  des comportements spécifiques. Le chemin est progressif. Il mène à la compréhension, à la reconnaissance de la véritable nature de notre esprit, à l’Eveil. Pour cela, il est notamment nécessaire de pratiquer, cultiver, développer la méditation, l’étude et la réflexion.  

Le noble chemin qui mène à la cessation peut être décrit comme le Noble Chemin (sentier) Octuple :

  • la compréhension juste.
  • la pensée juste.
  • la parole juste.
  • l’action juste.
  • les moyens d’existence justes.
  • l’effort juste.
  • l’attention juste.
  • la concentration juste.

S’engager sur le long Chemin pour réaliser sa véritable nature et tendre vers l’Eveil, ne peut se faire qu’accompagné d’un MAÎTRE. Etre accompagné d’un Maître est un des grands principes du bouddhisme. C’est la TRANSMISSION de MAITRE à DISCIPLE qui a permis  au bouddhisme de se développer dans le temps et l’espace depuis 2 500 ans. Sur la question de savoir si le bouddhisme est une religion ou une philosophie, il est les deux :

  • le bouddhisme est une religion dans la mesure où il existe des temples, des rituels, des statues, des actes de dévotion – mais religion sans dieu créateur, sans dogmes –
  • il est également une philosophie pour qui le considère selon cette perspective, c’est-à-dire s’appuyant sur la raison.

Précisément, l’Enseignement du Bouddha offre une méthode pragmatique pour comprendre comment être, comment agir, en d’autres termes comment vivre notre humanité en prenant soin de nous-mêmes et des autres. 


* Les 4 Nobles Vérités : l’usage a consacré cette locution. La souffrance et ses causes seraient nobles !  En fait l’adjectif noble qualifie le pratiquant qui est avancé sur le plan spirituel pour voir directement ces vérités. Ainsi, la locution suivante est également utilisée et peut-être plus précise : « les 4 vérités des êtres Nobles ». En effet, ces êtres sont nobles car la nature de la souffrance leur apparaît. Pour eux c’est donc une vérité.